Année C Is 66, 18-21 ; He 12, 5-7.11-13 ; Lc 13, 22-30
Par Père Nicolas Makolo, svd
Quand Dieu intervient dans la vie de l’homme, tout devient nouveau. La souffrance, la misère, les difficultés de la vie ne devraient pas nous empêcher d’espérer toujours à notre Dieu miséricordieux.
La péricope de la première lecture tirée du chapitre 66 du livre d’Isaïe s’inscrit dans la logique de la vie après l’exil. Un discours eschatologique est employé ici pour affermir la foi des exilés en les invitant à une conversion véritable. Comment le savoir ? On constate que les temps employés dans ce discours sont au futur proche et lointain. Il dit : « Je viens rassembler les hommes……ils viendront et verront ma gloire….je mettrai un signe….j’enverrai des rescapés…ils ramèneront… (Is 66, 18-21). Ces phrases prouvent à suffisance raison que Dieu interviendra dans la vie des Israelites s’ils font cette fois-ci la volonté de Dieu. Et de là, Jérusalem deviendra le centre du monde où tous les juifs dispersés y reviendront et même des étrangers y monteront. Pour y parvenir, les exilés devraient prendre conscience de leur situation antérieure et se préparer à la conversion, à l’accueil et à la mise en application de la parole de Dieu.
Pour que Jérusalem devienne le centre du monde afin que tous les juifs dispersés y reviennent, Dieu donne un temps de préparation, de purification, de pardon de péchés avec humilité et dans l’humilité. Autrement dit, Dieu attend la conversion et la nouvelle vie des Israelites. Or Israël d’aujourd’hui, c’est chacun de nous dans sa situation. D’une manière ou d’une autre, nous avions parfois transgressé la loi de Dieu. Par notre désobéissance à la volonté de Dieu, nous avions péché et nous continuons à pécher. Nous avons fait ce qui est mal aux yeux de Dieu. Chers frères, Dieu veut ta conversion avant d’intervenir à ta situation bouleversante ; dans tes difficultés ; à tes problèmes qui te dépassent. Voici le temps de rechercher d’abord la face de Dieu avec humilité et amour.
Dans l’évangile, Jésus répond à la question primordiale de quelqu’un, celle de la vie éternelle. Une question qui divise encore beaucoup de croyants aujourd’hui sur la foi. Il dit « Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvé ? »(Lc 13, 23). En réalité, ce type voulait dire : combien de gens seront sauvés ? Qui parmi eux seront sauvés ? Il faut comprendre avant tout que cette question n’est pas posée en vain. Parce que dans la conception juive, ils affirment que la foi vient des juifs, et ils croient être sauvés nécessairement. Même si certaines de nos églises, avec une interprétation erronée, ont aussi tenté d’interpréter le chiffre apocalyptique 144000 (Ap 7, 4), comme nombre exact de ceux qui seront sauvés, alors que les chrétiens seulement dépassent largement ce chiffre. Jésus ne dit pas qu’il aura 144 milles qui seront sauvés ; Il ne donne aucun chiffre exacte, ni la quantité de ceux qui seront sauvés ; mais au contraire, sa réponse dégage un enseignement eschatologique sur la possibilité d’être sauvé. Jésus dit : « Efforcez vous d’entrer dans la porte étroite, car je vous les déclare : beaucoup chercheront à entrer et le pourront pas… » (Lc 13, 24).
Que signifie porte étroite ? Pourquoi Jésus préfère t-il la petite porte et non la grande ? Quelle est la théologie de la porte ? Chers frères, il existe deux portes dans l’entendement biblique : La grande porte, celle qui est largement ouverte où la multitude est appelée à la perdition et la porte étroite est celle où s’engouffrent peu d’âmes appelées à connaître la gloire céleste. Et quand Jésus dit : Efforcez vous d’entrer dans la porte étroite, Cela veut dire : efforcez vous de faire les biens ; efforcez vous de pratiquer les biens tels que : la paix, la joie, l’amour, le partage, la charité, la patience, la justice, la vérité, l’obéissance, l’humilité, la confiance, la crainte de Dieu, la conversion…. Voici donc le sens de la porte étroite dont parle Jésus. Si dans la première lecture il s’agit de Jérusalem terrestre, dans l’évangile, Jésus nous parle de la Jérusalem céleste, la cité de Dieu. Or la porte étroite ou bien la petite porte, nécessite la pratique des biens. Comment y accéder ?
Pour Jésus, ce ne sont pas ceux qui crient haut et fort son nom qui mériteront la Jérusalem céleste, mais plutôt, ceux qui l’obéissent et font l’effort de se convertir en faisant les biens. Actuellement quand un prédicateur, un prêtre ou un pasteur vous prêche sur le thème de la conversion et vous demande d’abandonner la vie des péchés, les fideles vous haïssent et vous taxent d’un mauvais prédicateur. Et quand vous leurs prêchez des miracles, guérison, mariage, travail, voyage, progéniture, enfants… même sans la foi, les fidèles vous suivent comme des mouches. Alors qu’il n’y a jamais eu des vrais des miracles là où il n’y a pas la foi et la conversion.
Dans notre société, dans notre monde actuel, même dans nos églises, beaucoup cherchent la facilité, ç-à-d, la grande porte ; là où tout le monde peut entrer facilement. Pour avoir la vie, certains sont facilement plongés dans des occultismes, magies, sorcellerie et autres pratiques démoniaques, mais dans leurs bouches ils professent le nom de Jésus. Parfois ce sont les premiers à se communion au corps et au sang de Jésus Christ. Contradiction et Erreur grave, Jésus nous dira « je ne vous connais d’où vous êtes, éloignez vous de moi, vous tous qui faites le mal ». Le royaume de Dieu, c’est ici et maintenant, cherchez le bien et pratiquez les biens dans la vie, c’est déjà vivre le royaume de Dieu. Prions le Seigneur de convertir nos cœurs et efforçons nous d’entrer dans la porte étroite qui conduit à la vie éternelle.