« L’EAU QUE JE LUI DONNERAI DEVIENDRA EN LUI UNE SOURCE D’EAU JAILLISSANT POUR LA VIE ETERNELLE »

IIIe DIMANCHE DE CAREME

Ex 17,3-7 ; Ps 94 ; Rm 5,1-2.5-8 ; Jn 4,5-42

En ce 3e dimanche de Carême, les textes bibliques illustrent le caractère miséricordieux de Dieu qui vient toujours au secours de notre manque de foi. En effet, dans la première lecture le peuple d’Israël récrimine contre Moise, car il n’y avait pas d’eau. Comme il avançait vers le Mont Sinaï, le Peuple d’Israël était toujours conduit par le Seigneur, nuit et jour, et a été soumis à des épreuves difficiles ; c’était en réalité pour que Dieu montre sa puissance, que le peuple forme un caractère solide et qu’il ait toujours foi en Dieu. Lorsque nous cheminons avec le Seigneur, si nous ne grandissons pas dans la foi, dans la connaissance de Dieu et dans un caractère divin, nous rendons vaines nos opportunités.

Israël avait encore un long chemin à parcourir avant de se qualifier comme une nation divine. Jusque-là, chaque épreuve qu’il avait rencontrée avait seulement empiré sa situation de manque de foi. Avant cet événement, Dieu avait déjà montré qu’il était capable de prendre son peuple, mais Israël n’a pas fait preuve de confiance, il a attaqué Moise, le serviteur de Dieu ; cela montre que son cœur était encore en Egypte. Ainsi, était-il coupable d’ingratitude et de manque de foi en Dieu. Vouloir rentrer aux vieilles habitudes ne nous permet jamais de réussir une épreuve de foi.

Cependant, Moise fait preuve de confiance en Dieu ; il invoque le Seigneur parce qu’il savait de quoi il était capable. Un leader doit être une source d’inspiration et de réconfort pour son peuple. C’est quelqu’un qui redonne l’espoir de vivre au groupe dont il a la charge. Le Psaume 46,1 dit : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse ». Moise devrait en être conscient afin que le peuple d’Israël fasse encore l’expérience de la puissance de Dieu. Chaque difficulté que le Seigneur nous permet de rencontrer finit toujours par être soit une épreuve qui peut nous aider à grandir dans la foi, soit une tentation qui confirmera notre manque de confiance en Dieu. Et c’est notre propre attitude qui détermine ce pourrait être chaque situation. Si dans l’incroyance on commence à se plaindre et accuser Dieu, alors la tentation nous saisira et nous volera l’opportunité de grandir dans la foi. Mais si nous faisons confiance en Dieu en lui donnant l’opportunité d’avoir le control des choses, cette épreuve travaillera pour nous et non contre nous (Rm 8,28 ; Jacques 1,12-15) et nous aidera à grandir dans la grâce.

L’évangile de Saint Jean vient confirmer ce qu’une épreuve réussie peut faire dans la vie d’un croyant. La conversation de Jésus et la samaritaine fait naitre en cette dernière une foi solide qui transformera tout un village. C’est vraiment le résultat d’une épreuve réussie. Cette femme découvre Jésus graduellement : d’abord comme un juif (4,7-10), après comme plus grand que Jacob (4,11-15), ensuite comme un prophète (4,16-24), et enfin comme le Christ (4,25-30).

Lorsque le cœur est disposé à recevoir la parole de Dieu, cette dernière fait naitre le désir ou la soif de la conversion, qui est le chemin de la vie éternelle. Quand la femme demande l’eau vive dont Jésus parlait, le Seigneur touche le nœud du problème : « vas appeler ton mari ». Cette femme menait sa vie sans Dieu. Jésus la confronte avec la réalité de sa vie. Parfois nous ne laissons pas la parole de Dieu pénétrer la réalité de notre vie ; nous sommes souvent superficiels et nous tombons dans une routine qui étouffe l’opportunité que Dieu nous donne pour devenir une nouvelle créature, guidée par l’eau vive qui est la parole de Dieu. Rappelons-nous de Jean 6,63 : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie ». Cette femme découvre que l’eau vive dont parlait Jésus était sa parole qui transformait son être profond en disciple, qui ira annoncer la présence de Messie dans le village. Elle finit par être une nouvelle créature qui a conduit les autres à la source d’eau vive. Son expérience d’eau vive, de la parole de Dieu s’est transformée à être lumière pour tout son village. Psaume 119,105 : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier ». Notre expérience du Christ doit dissiper l’obscurité autour de nous. Elle doit conduire les autres à la foi en Jésus. Et Saint Paul, dans la deuxième lecture, souligne que c’est grâce à la foi que nous avons accès à la grâce de Dieu et avons l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu.

Que le Seigneur nous aide à rester près de l’eau vive (sa parole) afin de produire les fruits du royaume éternel (Psaume 1,3).

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